René Guissart opérateur français aux Etats-Unis

René Guissart, à droite de Ramon Novarro, pendant une prise de vues de Ben-Hur (1925)
René Guissart, à droite de Ramon Novarro, pendant une prise de vues de Ben-Hur (1925)

Dans notre continuel souci de nous déprécier nous-mêmes è nos propres yeux et à ceux de l’étranger, il y a une chose que nous oublions trop souvent et qui est cependant assez connue dans la corporation. Nos opérateurs sont, aux États-Unis, les plus recherches. Tous ceux qui ont été travailler là-bas (ils sont assez nombreux, beaucoup plus que nos compatriotes artistes) ont, sauf rares exceptions, conquis des places de tout premier ordre dans l’armée du film américain.

Parmi ceux-ci il en est un qui, parti là-bas depuis près de quinze ans, a été un des premiers opérateurs arrivés en Californie et fut vite le plus réputé cameraman des États-Unis. Qu’on ne croie pas que j’exagère; la preuve en est que lorsqu’il  s’est agi de tourner ce fameux Ben-Hur qui a fait couler tant d’encre et qui a fait dépenser un nombre considérable de millions (c’est, dit-on, le film le plus  important et le plus coûteux qui ait jamais été tourné) c’est à lui qu’on a songé pour prendre la grosse responsabilité de la photo d’un film de cette importance, et pour diriger les quatorze autres opérateurs, tant américains qu’italiens, qui enregistrèrent ce film (!). Il est réconfortant de penser que les Américains, si infatués qu’ils soient d’eux-mêmes, n’avaient pas hésité à confier cette tâche énorme à un Français au lieu d’en charger un de leurs compatriotes.

Une courte biographie de René Guissart montrera d’ailleurs qu’il était digne de la confiance qu’on lui a témoigné.

Il débuta en France, à l’Eclair, en 1910, sous la direction de MM. Vandal et Jourjon, et il travailla avec plusieurs metteurs en scène de la maison, notamment avec  M. Jasset, qui réalisa beaucoup des grandes films de l’époque.

Puis, l’Eclair l’envoya en Amérique, ou il tourna pendant un an; il alla ensuite dans l’Ouest Américain construire, toujours pour l’Eclair, un petit studio qu’il aménagea d’une façon moderne… pour l’époque! La Metro l’engagea à son tour pour construire, ou plutôt pour faire construire et équiper le bâtiment qui fût le premier studio et le berceau de la firme.

Revenu en France, il n’y resta pas longtemps: l’Eclair l’envoya à Londres, à Berlin, dans toute l’Europe prendre des films qui firent sensation.

Mais il avait la nostalgie de l’Amérique: il repartit; c’était en 1913.

David W. Griffith l’engagea: il tourna sous sa direction La Naissance d’une Nation, Intolérance; puis, sous la direction d’Allan Dwan et la supervision de Griffith, et aussi le tout premier film que réalisa Douglas Fairbanks.

Ensuite, Maurice Tourneur le prit comme chef opérateur et aussi, à l’occasion, comme metteur en scène; ils travaillèrent ensemble trois ans. Puis René Guissart reprit sa liberté. Il tourna alors avec quelques-uns des plus grands réalisateurs  américains; il eut l’occasion notamment de photographier des films tournés par Jack Holt, Anita Stewart, Pauline Frederick, Douglas Fairbanks, John Gilbert, Monte Blue, auquel entre parenthèses, il ressemble beaucoup, à la taille près, etc.

Puis ce fut Ben-Hur, dont la photo que nous n’avons pas encore pu juger en France, mais qui est paraît-il remarquable, lui valut des propositions royales de la part de plusieurs grandes maisons des États-Unis.

René Guissart, en se trouvant, au bout de si longues années d’absence, tout près de son pays (on sait que Ben-Hur fut tourné en Italie) éprouva l’irrésistible désir de revoir la France. Il revint à Paris, où, tout de suite, il rencontra M. Edward José, qui l’avait connu et fait travailler en Amérique, et qui, réalisant Les Puits de Jacob, venait de perdre subitement son opérateur Jacques Bizeul, Guissart le remplaça. Maintenant, il ne veut plus repartir; la valeur artistique de plus en plus grande de nos films l’encourage à rester. Il faut s’en féliciter car, naturellement, René Guissart possède à merveille cette fameuse technique américaine tant vantée que connaissent mal beaucoup de nos réalisateurs ce qui les empêche de créer des œuvres qui trouvent preneur aux États-Unis.

René Guissart tourne actuellement d’après un procédé nouveau, breveté, et dont l’emploi  généralisé pourrait bien révolutionner l’industrie cinématographique, une serie de films documentaires montrant nos paysages, nos monuments les plus connus et les plus caractéristiques; ces films seront envoyés en Amérique et, là-bas, les artistes américains, tournant des œuvres dont l’action se déroulera en France, joueront dans ces paysages, devant ces monuments. Jadis, on utilisait le truc classique d’intercaler dans l’action des bouts de documentaires montrant la ville où était  censée se passer cette action. Aujourd’hui grâce à un truquage ingénieux et que les auteurs ne veulent naturellement pas dévoiler, les artistes évolueront dans le cadre choisi. Voilà un grand progrès qui fera réaliser une notable économie aux éditeurs! Il est vrai que cette invention risque de ne pas rencontrer l’approbation des artistes et de metteurs en scène qui seront privés de voyager, ce qui est certainement un des plus grands charmes de leur métier.

Édouard Roches, Paris novembre 1925
(mon-ciné)

Una scuola per gli Operatori cinematografici

Proiettore Eureka modello 1916 (Fumagalli Pion e C., Milano)
Proiettore Eureka modello 1916 (Fumagalli Pion e C., Milano)

Luglio 1916

Da oltre dieci anni esiste in Parigi una Scuola per gli Operatori cinematografici. E in vista dello sviluppo sempre crescente di un’industria, che già muove annualmente più miliardi di lire d’affari, crediamo che anche in Italia si dovrebbe pensare ad istituirne una consimile.

L’Operatore è il Deus ex machina del Cinematografo. Alle sue mani si confidano le migliaia di lire che costano le films; è a lui dunque che i proprietari devono convergere per avere buoni spettacoli con il minor spreco di luce e con la maggiore precauzione per la conservazione delle films e del macchinario.

Non si creda che la professione dell’Operatore sia una cosa dell’altro mondo, irta di difficoltà insormontabili e richiedenti delle conoscenze straordinarie; tutt’altro: basta che l’Operatore non sia affatto digiuno di nozioni sull’ottica e la meccanica, e possegga alquanta conoscenza dell’elettricità per riuscire un ottimo.

Ciò che gli abbisogna è molta coscienza e sufficiente abnegazione.

Le films, alle quali recano grave pregiudizio le impercettibili molecole dello spazio, hanno bisogno d’una cura speciale, e… povero quel Cinematografista che abbia sì un Operatore tecnicamente abile, ma privo d’un po’ di coscienza!… In questo caso le films, dopo una settimana d’uso, daranno delle proiezioni rigate, e, per la stessa noncuranza, saranno slabbrate, bucherellate, piovigginose, quasi inservibili.

Le films, come pure le macchine, devono essere giornalmente ripassate, pulite, lubrificate avanti che cominci lo spettacolo. Terminato il quale, ogni cosa va coperta al riparo della polvere e da ogni corrente d’aria, la peggiore nemica, questa, del macchinario e in specie dei condensatori.

Oltre la coscienza, l’Operatore deve possedere una costante forza d’abnegazione: sì, stare rinchiuso nella cabina, con un calore infernale, massime d’estate, mentre egli lavora per far divertire il pubblico.

Da una réclame della Ditta Henri Deboudé di Parigi preleviamo questi 20 comandamenti, ad uso degli Operatori cinematografici. Non li traduciamo perché perderebbero tutta la loro originale attrattiva.

I. Un seul ciné tu serviras
Et soigneras dévotement.

II. Vendredi tu le nettoieras
Au pétrole entièrement.

III. A ton poste tu te rendras
Avec beaucoup d’empressement.

IV. Ta blouse tu endosseras
Pour épargner ton vêtement.

V. Après tu examineras
Ton appareil soigneusement.

VI. Ensuite tu le graisseras
Pour adoucir les frottements.

VII. La bobine tu poseras
Sur le support bien carrément.

VIII. La double boucle tu feras
Pour marcher régulièrement.

IX. Ta porte tu refermeras
De crainte de déraillement.

X. Le décadre éviteras
Pour projeter très nettement.

XI. Tes charbons tu les serreras
Pour éviter le crachement.

XII. Ta lampe à arc tu régleras
Toujours minutieusement.

XIII. L’écran au centre tu viseras
Pour l’éclairer complètement.

XIV. Ta lanterne n’avanceras
Qu’après la vue en mouvement.

XV. La mise au point tu soigneras
Pour fonctionner correctement.

XVI. Tes films tu les retourneras
Fin de séance seulement.

XVII. Et plus tard tu les essuieras
Pour les conserver proprement.

XVIII. À la sortie te couvriras
De peur de refroidissement.

XIX. Tous ces conseils tu les suivras
Pour opérer très savamment.

XX. Alors il en résultera
Pour toi un grand contentement.

Il Kinetografo Alberini

Disegni illustrativi del Kinetografo Alberini
Disegni illustrativi del Kinetografo Alberini

Secondo i disegni che accompagnano il brevetto “l’apparecchio fotografico a ripetizione che ha per titolo Kinetografo Alberini” è una cassetta di legno, che porta all’interno tutti i meccanismi per l’avanzamento intermittente della pellicola e per il movimento dell’otturatore. In uno chassis mobile, posto all’interno della cassetta davanti ad un finestrino quadrato di esposizione, avviene lo svolgersi e l’avvolgersi dall’alto in basso della pellicola; l’avanzamento di questa è dato dal suo passaggio tra due cilindri, tenuti tra loro in pressione da una molla. L’otturatore è costituito da una paratoia, che si alza e si abbassa come una ghigliottina, davanti al finestrino di esposizione; la paratoia porta una fessura, che viene chiusa o lasciata aperta da una valvola. I movimenti della pellicola e dell’otturatore sono generati da una manovella, sporgente da una parete esterna della cassetta, che agisce su un sistema di moltiplicazione. L’asse di questo sistema è unito con un cilindro che porta un eccentrico (disco circolare, girevole attorno ad un asse). Ad ogni mezzo giro dell’asse, il cilindro fa spostare di un certa quantità la pellicola, e per l’altro mezzo giro la pellicola resta immobile; contemporaneamente in un giro del cilindro, l’eccentrico fa salire ed abbassare l’otturatore. Così si hanno tante esposizioni fotografiche per quante volte si compiono alternativamente i seguenti movimenti:
1) spostamento della pellicola e sollevamento dell’otturatore a valvola chiusa;
2) immobilità della pellicola ed abbassamento dell’otturatore a valvola aperta.
Il Kinetografo Alberini realizza 1000 esposizioni al minuto, corrispondenti praticamente a 16 fotogrammi al secondo.

Come prescritto dalle leggi, per ottenere un Attestato di Privativa Industriale era necessario presentare una documentazione che doveva comprendere, tra l’altro, disegni e una descrizione del brevetto. La documentazione esistente presso l’archivio degli Attestati Italiani di Privativa Industriale stabilisce inequivocabilmente l’atto di costruzione della prima macchina da presa italiana. In un articolo pubblicato sul quotidiano romano La Tribuna (1° febbraio 1923), Filoteo Alberini cita l’anno 1894, ma non il mese in cui iniziò a ideare e costruire il suo Kinetografo, quindi non si sa se i due mesi “di paziente lavoro” da lui menzionati appartengono al 1894 oppure alle ultime settimane del 1894 e le prime del 1895. Ciò è molto importante per datare con certezza il primo film girato da un italiano, in quanto, allestita la macchina da presa, veniva di conseguenza che per collaudare il funzionamento Alberini girasse una prova, probabilmente una veduta di Firenze. Con questa “prova” inizia la storia della produzione cinematografica italiana.

Sicuramente furono girati altri filmati, apportate modifiche e messe a punto fino a che la macchina non risultò perfettamente funzionante. Nel 1895, dopo gli ultimi ritocchi, Alberini presentò la richiesta per ottenere l’Attestato di Privativa Industriale l’11 novembre 1895. La richiesta fu accolta il 21 dicembre 1895, con validità per un anno a datare dal 31 dicembre.

Pochi mesi dopo, nel febbraio del 1896, il fotografo Francesco Felicetti (che da lì a poco diventerà rappresentante dei Lumière in Italia per il Centro-Sud), nel corso di un suo viaggio a Parigi, parla con grande entusiasmo dell’apparecchio chrono-photographique di Alberini alla ditta Clément & Gilmer, fabbricanti di apparecchiature ottiche (macchine fotografiche, lanterne magiche, ecc.). Senza molte esitazioni, M. Clément in persona arriva in Italia e firma un contratto per la cessione del brevetto di Alberini per la Francia, l’Inghilterra e la Germania, portando con sé di ritorno a Parigi una copia del Kinetografo. È da supporre che in questa occasione Alberini abbia fatto vedere a M. Clément il funzionamento pratico dell’apparecchio riprendendo qualche veduta.

Secondo la storiografia cinematografica il Kinetografo ebbe una vita effimera e fu pochissimo sfruttato. Pare che l’unico filmato di cui si ha notizia sia stato S.A.R. il Principe di Napoli e la Principessa Elena visitano il Battistero di S. Giovanni di Firenze. La notizia è data, molti anni dopo, dal quotidiano La Tribuna dell’8 giugno 1914.

Del Kinetografo Alberini si è molto parlato nelle storie del cinema senza che nessuno, al momento di scrivere questo post, possa confermare se è sopravvissuta qualche copia della macchina e dei primi film girati a Firenze.

Come sempre, aspettiamo fiduciosi, non si sa mai…