Pendant que l’on tourne La Souriante Madame Beudet

Le parc de Neuilly. Il pleut. Sous le ciel d’étain, dans la large avenue lointaine, je passe devant les portails de jardins où, par les grosses grilles, on voit des villas claires.

Je me hâte sous la pluie froide.

La rue Chauveau, petite rue mélancolique et calme de ville de province, apparaît enfin, et j’aperçois là-bas, sous les toits de verre du studio du « Film d’Art », l’éclairage intense des lampes à arc.

Conduite par M. Joubert, régisseur affable, je pénètre dans le temple du travail et de la lumière.

Germaine Dulac m’accueille de son joli sourire. Revêtue d’un tailleur masculin et coiffée crânement d’un béret basque, elle suit d’un œil attentif les préparatifs des électriciens, puis tournant vers moi son visage aux traits intelligents et nobles:

«— Messieurs Delac et Vandal, dit-elle, ont bien voulu, me confier la réalisation du scénario que M. Obey tira de la pièce écrite par lui en collaboration avec M. Amiel: La Souriante Madame Beudet. Ce scénario répond entièrement à ma conception cinématographique et j’éprouve une grande joie à le tourner.

— C’est un film d’avant-garde, n’est-ce pas?

— Oui, si l’on appelle « film d’avant-garde » une œuvre cinématographique à laquelle on apporte un effort nouveau et constant dans la composition du scénario, la réalisation technique et le choix des initerprètes.

La première « metteuse en scène » reste un instant songeuse, puis elle ajoute:

— Nous avons essayé de rendre le plus possible l’atmosphère terne et grisaille de la province, et surtout la profonde ironie qui se dégage si fortement de la pièce de MM. Denys Amiel et Obey. J’espère que nous y serons parvenus.

— Je n’en doute pas. Avec un tel metteur en scène et de tels interprètes!…

Germaine Dulac sourit doucement en enfonçant ses deux mains dans les larges poches de sa veste de drap.

— Monsieur Vandal fit un merveilleux choix d’artistes, continue-t-elle. Le moindre petit rôle sera tenu par une vedette : Germaine Dermoz et Arquillère — Madame et Monsieur Beudet — apportent leur personnalité et leur grande sensibilité. Madeleine Guitty esquisse une silhouette cocasse et fort amusante de provinciale, et Jean d’Yd, en marchand de drap, est étonnant de réalisme et de sobriété. Mlle Grisier, qui n’hésita pas à s’enlaidir, obtiendra certainement un vif succès dans le rôle de la bonne, et l’athlète Paoli apparaîtra dans le rêve de Mme Beudet, ce qui donnera l’occasion d’admirer une fois de plus sa belle plastique.

L’opérateur, homme chevelu aux yeux rêveurs, vient interrompre notre entretien, et Germaine Dulac s’éloigne vers l’appareil magique.

J’aperçois alors M. Arquillère — en l’occurrence M. Beudet — qui, enfoui sous une couverture, dort sur un canapé de velours gris, tandis que Mme Jalabert, venue en visiteuse, abrite son tendre regard derrière un face-à-main d’écaille.

Timidement, je m’assieds aux côtés de M. Beudet; l’homme terrible fronce les sourcils et cligne des paupières, puis sa face s’élargit en une expression débonnaire.

— Monsieur Beudet, je viens vous interviewer.

— Ah! Ahl!.. Et que faut-il vous dire?

— Aimez-vous le cinéma?

— Beaucoup! J’ai tourné autrefois, aux temps héroïques, le fameux rôle de Zigomar sous les ordres de Vandal avec M. Jasset comme metteur en scène. Ah! c’était un fameux homme que le père Jasset!

Arquillère se redresse. Les souvenirs affluent, et les anecdotes aussi, naturellement.

Mme Dulac, un peu plus loin, compulse dans un gros livre son découpage.

— Jasset fut un des premiers, continue Arquillère, qui introduisit au cinéma, les gros plans.

— Avez-vous tourné beaucoup?

— Depuis de nombreuses années je n’affrontais plus l’appareil de prise de vues, lorsque MM. Delac et Vandal vinrent me demander d’interpréter le rôle de M. Beudet. J’ai accepté avec joie, et je ne m’en repens pas. C’est un plaisir que de tourner avec Mme Dulac, et j’admire tous les jours sa grande maîtrise, sa patience et son ardeur.

— Vos idées, sur l’interprétation au cinéma?

— Que vous dirai-je? Sinon que je considère l’acteur d’écran comme un instrument. Nous sommes ici sous les ordres du metteur en scène. Lui obéir le mieux possible, tâcher de le satisfaire, voilà quel doit être notre but.

Ici, notre conversation s’arrête, car on va tourner un premier plan de Madame Beudet; tous les projecteurs sont allumés, l’opérateur est à son poste. Une femme qui est très belle, apparaît verte, sous l’éclairage des lampes à mercure, c’est Germaine Dermoz. Elle mime une scène d’effroi. J’admire sa vive compréhension des indications précises du metteur en scène.

Arquillère a fermé les yeux devant l’éclat des sunlights. Assise dans un fauteuil du salon jaune et violet de Mme Beudet, je considère attentivement le décor, les vieilles gravures sur bois accrochées au mur, et — détail amusant — sur la cheminée, une pendule dorée qui est emprisonnée sous un globe de verre.

Germaine Dermoz a terminé. Pensive, enveloppée d’un manteau brun elle s’éloigne, tandis que Madame Dulac s’approche, souriante, elle aussi.

«—Monsieur Arquillère, ça va être votre tour. Nous allons vous prendre au ralenti en train de sauter par la fenêtre ».

La perspective de se voir sur l’écran, planant les bras ouverts, enchante Monsieur Beudet.

Je questionne alors la célèbre « metteuse en scène » sur ses projets.

— Mes projets? Je compte tourner bientôt le « Cachet Rouge » d’après la nouvelle de Vigny, ensuite, peut-être partirai-je en Allemagne, mais cela n’est pas très sûr. »

L’appareil ralentisseur est prêt, toutes les lampes à leur poste. Monsieur Arquillère va s’installer près de la fenêtre violemment éclairée. Je prends alors congé de Germaine Dulac et me retrouve — je ne sais trop comment — dans le soir noir du Parc de Neuilly, ayant encore devant les yeux, les lueurs éblouissantes de tous les projecteurs.

Albine Lèger
Paris, février 1923

Nos metteurs en scène: Germaine Dulac

Germaine Dulac

Si nous avons de nombreuses et talentueuses interprètes plus photogéniques les unes que les autres, si quelques femmes de lettres et non des moindres, telles que Mmmes Lucie Delarue-Mardrus, Colette, etc., ont écrit de très intéressants scénarios, jusqu’à ce jour peu de femmes se sont lancées dans la difficile et ingrate carrière de metteur en scène.
En Europe, en France, nous avons l’excellente cinégraphiste Mme Germaine Dulac, dont on vient d’apprécier la technique évocatrice dans la Souriante Mme Beudet, sujet un peu abstrait qui ne fera pas oublier ses précédents films, tels que: Géo le Mystérieux, avec la délicieuse Marken; Dans l’Ouragan de la Vie, avec Stacia Napierkowska, dont le subtil talent est si personnel.
Critique dramatique appréciée, Mme Germaine Dulac s’intéressa, dès 1913, au cinéma, dont elle se mit à étudier la technique. De là à écrire pour l’écran, il n’y avait qu’un pas: et elle le franchit en présentant chez Pathé son premier scénario, les Sœurs ennemies, qui fut immédiatement reçu.
— Mais pourquoi ne le mettriez-vous pas en scène vous-même? dit le directeur artistique de chez Pathé à Mme Germaine Dulac.
La proposition était tentante, elle accepta, et elle eut raison, car, timide e modeste, ce début fut des plus heureux.
Après la vision de ce film, que l’on reverrait avec plaisir — n’est-il pas interprété par Mme Suzanne Desprès?… — je voulus connaître Mme Germaine Dulac, qui daigna me faire un accueil des plus aimables.
Je dois avouer que je pansais me trouver en présence d’un amateur ayant eu le caprice de vouloir tourner un film et la précaution de s’être fait aider par un habile praticien, et je fus agréablement surpris d’être en présence d’une artiste, d’une technicienne accomplie et rompue à toutes les difficultés de l’art complexe du compositeur de films.
Toujours attiré par les questions de mise en scène, Mme Germaine Dulac avait déjà fait à ce sujet de nombreuses conférences et écrit de remarquables études critiques qui méritent de ne pas être oubliées. Quoique aimant passionnément le théâtre, les immatérielles féeries de l’Art Muet l’attirèrent; et elle se consacra toute à cet art nouveau, trop jeune encore pour connaître l’ampleur de toutes ses possibilités, et qui offre à chacun un merveilleux domaine où l’avenir dominera le passé, et ou l’on peut — si l’on en a la force, les capacités et le feu sacre!… — créer des formules nouvelles, sans risquer de se heurter, comme au théâtre ou en littérature, à de trop géniales traditions pour pouvoir les dépasser.
Très sévère pour ses œuvres, Mme Germaine Dulac ne veut pas encore les considérer comme des réalisations d’art lui ayant donné toutes les satisfactions esthétiques qu’elle recherche et qu’elle espère atteindre.
Au travail, Mme Germaine Dulac va, vient et se dépense avec une infatigable ardeur. La plantation des décors, la disposition des meubles, des tapis, des tentures, des velours et les soies qu’elle affectionne tout particulièrement pour la réalisation des jeux de lumière, la délimitation du champ et même la mise au point de l’appareil de prise de vues, elle dirige tout par elle-même et ne veut laisser à personne la responsabilité du moindre détail, et lorsqu’après une éreintante journée elle rentre chez elle, fatiguée, mais non lasse, c’est pour travailler encore.
Après avoir tourné Ames de fous, sérial en six épisodes, Mme Germaine Dulac réalisa pour le Film d’Art la Cigarette, comédie sentimentale où M. Signoret trouva un de ses meilleurs rôles cinégraphiques.
Mme Germaine Dulac, qui, généralement, préfère mettre en scène ses propres scénarios, fit, cependant, une exception pour la Fête espagnole, de L. Delluc. C’est de ce film que date la période moderne de sa production. D’autres films suivirent: Malencontre, la Belle sans merci, la Mort du soleil, dont, par leurs qualités diverses, on peut et on doit dire le plus grand bien.
Il y a quelques mois, Mme Germaine Dulac avait annoncé son intention de mettre à l’écran les Frères Karamazov, de Dostoïevsky, puis Werther, de Gœthe. Des amis l’en dissuadèrent, en lui demandant de réserver tout son talent è des œuvres bien françaises. Elle a renoncé à ces projets, et, prochainement , avec la délicieuse Denise Lejeay elle tournera le Cachet Rouge, d’Alfred de Vigny, et, peut-être, une œuvre des plus célèbres de Guy de Maupassant.
Mme Germaine Dulac est un beau tempérament d’artiste, dont les futures réalisations cinégraphiques ne peuvent qu’amplifier le prestige de cet art synthétique, dont les rythmes visuels et l’harmonie des nuances ont une si grande affinité avec la polyphonie orchestrale.
Enfin ce qu’il faut retenir de l’exemple donné par Mme Germaine Dulac, c’est que les femmes sont remarquablement douées pour réaliser des œuvres à l’écran. Qu’on ne l’oublie pas! l’éducation de la femme se fait surtout par la vision; elle sait mieux que l’homme noter d’un simple regard le battement de la vie. Elle distingue plus vite le mouvement qui déplace les lignes, en accord ainsi avec Baudelaire qui, croyons-nous, eût été un des fervents du septième art!
Elle est capable d’éviter des fautes de goût dans le costume, dans l’ameublement qui ne sont pas perçues par nous; tel détail de tenue qui ne nous frappe pas choque immédiatement une femme. Voilà pourquoi la femme qui est artiste, intelligente, sensible, peut se distinguer dans la carrière cinématographique. Mais la tentative exige des forces et des qualités de premier ordre; ce qui nous fait craindre que là, comme dans le ciel, il y aura beaucoup d’appelées et peu d’élues.

V. Guillaume Danvers
(Ciné-Miroir, 15-08-1923)

Les idées de Germaine Dulac

Germaine Dulac au studio
Germaine Dulac au studio

Paris, Juin 1925

Madame Germaine Dulac, qui vient d’achever Âme d’artiste pour la Société Ciné-France-Film, est un metteur en scène qui a des idées fort arrêtées sur le cinéma et ses possibilités.

— Un aimable philosophe, me dit-elle, a écrit un jour: “Lorsque mes amis sont borgnes, je les regarde de profil”. Or, pour le public d’un côté, pour nous, auteurs, de l’autre, le cinéma est l’ami borgne que nous regardons seulement de profil. Le public ne dit-il pas: “Que la plupart des films sont donc puérils et sans intérêt!” Et nous autres: “Si le public voulait comprendre, s’il voulait nous suivre, que le cinéma serait beau!”
Il importe donc de franchir le mur d’inconnu qui sépare public et créateurs. Il importe de savoir ce que souhaite ce public et il importe que, nous autres, nous faisons connaître nos recherches d’artistes, nos intentions nouvelles, pour essayer de libérer le cinéma des vieilles formules où il se meut depuis son invention.
C’est ce  que j’appellerais, si vous le voulez bien, dit en souriant Mme Dulac, “le cinéma progrès.” Ce cinéma-là doit-être une forme neuve d’expressions, de pensées et de sentiments. Les images mouvantes doivent être comme une nouvelle écriture, une nouvelle palette de peintre, un nouveau ciseau de sculpteur, un nouvel archet de musicien. On a mis, jusqu’ici, le mouvement au service d’idées de romans, d’idées de théâtre, alors qu’il aurait fallu faire le contraire et mettre l’idée au service du mouvement. J’estime donc que nous déraillons:
1° Quand nous transposons à l’écran, des pièces, des romans;
2° Quand nous voulons raconter une histoire;
3° Quand nous mettons des sous-titres dans nos films.
Une suite d’images peut parfaitement émouvoir, sans que ces images soient liées par une intrigue. Tenez, je vais prendre un exemple concret et simpliste: j’ai vu, il n’y a pas bien longtemps, un film documentaire sur “la germination du blé.” Peut-on rêver idée plus simple? Eh bien! la succession des images de cette germination, la lente montée de ce germe vers l’air et vers le soleil, était émouvante par la sensation seule qui s’en dégageait.
Je reste donc persuadée que le cinéma peut nous émouvoir san personnage, partant sans décor et sans moyen de théâtre.

— Croyez-vous que le public puisse vous suivre sur ce terrain?

— Non, pas tout de suite! Ne demandons pas trop. Je ne voudrais pas supprimer, en un jour, des écrans, les jolies petites histoires que nous écrivons tous, parce qu’on nous les demande et parce que ce public que nous ne connaissons pas, les réclame, paraît-il; mais quand je peux, dans nos films, l’espace d’un court moment, échapper aux affabulations théâtrales et tenter d’émouvoir par la sensation seule, par le mouvement des choses vues en elles-mêmes, par des jeux de lumière, par des combinaisons de gestes, je n’y manque pas. Peut-être ainsi arriverons-nous, par étapes, à faire l’éducation de ce public qui nous suit et qui nous aime, et peut-être pourrai-je réaliser, un jour, sans être taxée d’incohérence, ce “film symphonique”, dont je rêve, et dans lequel chaque image contribuerait à une mélodie d’ensemble. Mais tout cela, je vous le répète, reste encore du domaine de l’idéal.

— Avant même qu’elle soit sortie, on dit le plus grand bien de votre dernière réalisation, Âme d’artiste?

— Oui, je suis heureuse de pouvoir vous déclarer que, pour la première fois, j’ai tourné un film avec des moyens inusités, grâce à la Société Ciné-France-Film, qui m’a donné toutes les facilités pur faire beau et bien.

Je m’en voudrais également de ne pas vous signaler combien j’ai été satisfaite de l’interprétation tout entière, de miss Poulton, de Mmes Ivette Andreyor, Gina Manès, Bérangère, de MM. Koline, Pétrovich, Henry Houry, et aussi des admirables décors de Lochakoff. Tous ont travaillé en plein accord et avec un entrain rarement constaté; aussi le résultat final est-il fort brillant.

Comme Mme Dulac achevait ces mots, je sentis tout à coup un choc sur l’épaule, tandis q’une pelisse soyeuse me frôlait la joue: c’était Syn, le chat de la maison, qui, s’étant élancé du haut d’un meuble sur mon épaule, venait prendre part à la conversation.

— Oh! monsieur, je m’excuse, j’adore les animaux, et Syn, ainsi que sa camarade Nelly, ont l’habitude de toujours se tenir dans mon bureau.

Nelly, en effet, une délicieuse “griffonne”, arrivait à la rescousse, jalouse, sans doute, des caresses que je prodiguais à Syn.

— C’est que Nelly est une grande vedette, vous savez; elle a déjà tourné dans Gossette et, sans doute, aurais-je encore besoin d’elle pour d’autres films.

— Je vois que vous avez déjà d’autres projets?

— Oui, mais je ne puis rien dire encore. Je viens de terminer Âme d’artiste avec des procédés techniques nouveaux, avec des décors nouveaux. Autrefois, j’ai réalisé la Cigarette et, lorsque je mesure le chemin parcouru, Âme d’artiste m’apparait comme “une cigarette de luxe”! C’est un film que j’aime beaucoup; comme une maman aime toujours son dernier né, mais maintenant je pense déjà à d’autres réalisations. Pour qu’un film soit parfait, il faut que le metteur en scène fasse lui-même le scénario, le découpage, la mise en scène, comme je l’ai fait pour Âme d’artiste. Je n’aime pas la division du travail en matière cinégraphique.

— Mais cela suppose, madame, un travail considérable et il y a bien peu de metteurs en scène qui pourraient s’y astreindre?

— Oh! reprend Mme Dulac, le travail est encore la meilleure des distractions et il faut se donner complètement à l’œuvre qu’on veut accomplir. Ainsi, actuellement, j’ai fait cinq scénarios sur le chantier; je me lève chaque jour à sept heures, et souvent, à dix heures du soir, je suis encore à ma table de travail.

Je jette un coup d’œil circulaire dans le vaste bureau, où ce laborieux metteur en scène féminin m’a accueilli. Du haut en bas, les murs ne sont que rayons garnis de livres.

— Vous aimez la lecture?

— J’adore les livres, la photographie, la politique. Si je ne faisais pas de cinéma, je ferais de la politique. Oui, je suis devenue encore plus féministe depuis les dernières élections, depuis que j’ai vu les affiches, les fameuses affiches, vous savez, où la France, la Serbie, la Roumanie étaient indiquées par une tache noire, comme étant les seuls pays où l’on ne vote pas. Il faut que la femme vote, dites-le!

Je l’ai dit.

René Manevy
(Ciné-Miroir)