La Femme de Nulle Part raconté par Louis Delluc

Affiche de Becan © Dr. Gilles Delluc /Les documents cinématographiques
Affiche de Becan © Dr. Gilles Delluc /Les Documents Cinématographiques

Louis Delluc n’est pas un débutant en matière cinégraphique. Il a pour lui le grand avantage, comme Marcel L’Herbier d’ailleurs, d’être un écrivain de talent. J’insiste sur ce point, car on a cru pendant trop longtemps que le métier de metteur en scène ne devait être exercé que par des acteurs ou par des gens dont le cerveau n’était pas accoutumé à créer.

Lois Delluc est journaliste, auteur dramatique et poète. Ce sont là de grandes qualités chez un metteur en scène. Il a prouvé d’ailleurs qu’il était capable de composer un drame cinégraphique et de le mettre en scène mieux qu’un de ces premiers artisans du ciné qui se cramponnent et qui font le déshonneur du ciné français.

On se rappelle les films qui firent connaître le nom de Louis Delluc, je les citerai cependant encore: La Fête Espagnole, Le Silence, Fièvre.

De plus, Louis Delluc est un des premiers théoriques de l’art muet en France. Il écrivit plusieurs volumes consacrés au cinéma: Photogénie, Cinema et Cie, Charlot, La Jungle du Cinéma. Il dirige avec un goût délicat une belle revue: Cinéa. C’est un confrère charmant et Mon Ciné n’a qu’à se louer de la courtoisie qu’il sut toujours témoigner à son égard.

Son dernier film s’intitule La Femme de Nulle Part. Louis Delluc a contenti è me donner pour les lecteurs de Mon Ciné quelques détails inédits sur son œuvre.

— Je crois avoir réussi, me dit-il, à composer un scénario dramatique et émouvant. Je l’ai réalisé par des moyens décoratifs amples, simples, vigoureux. Les décors représentent une véritable recherche de style et d’expression. La nature y joue un grand rôle, un rôle vivant en quelque sorte, et l’on verra l’émotion qui se dégage d’une nuit de clair de lune dans un grand parc italien.
Les intérieurs ont été tournés au studio Gaumont. Les décors ont été exécutés par R. J. Garnier. Le peintre Ottmann a prête ses toiles.
Les extérieurs on été tournés, d’abord en Provence, entre Nîmes et Arles (le chateau); ensuite à Saint-Raphaël; enfin à Gênes, l’hiver dernier. Il n’y avait pas encore de Conférence internationale dans cette ville, mais déjà beaucoup de gendarmes ennuyeux qui poursuivaient les pauvres cinégraphistes français dans ce port où Maciste était portefaix, il n’y pas di longtemps.

— Je crois que vous avez tourné le film assez rapidement?

— Oui, nous avons presque battu un record. J’ai réalisé la bande entière en sic semaines, malgré ces nombreux voyages et les quinze grands décors.

— Il est censé se dérouler dans quel pays?

— A Gênes et aux environs de cette pittoresque ville. Je vais vous raconter d’ailleurs brièvement le scénario de La Femme de Nulle Part. Una jeune femme est à la veille de quitter un mari qui l’aime et un enfant qu’elle adore. Elle hésite. Son mari va partir pour une courte excursion; son amant l’attend, mais la pensée de son enfant la retient. Survient une inconnue, âgée, paraissant  éprouvée par la vie. Jadis elle a vécu dans cette maison; elle demande à être autorisée à la revoir. On lui propose  d’y passer la nuit; elle accepte. Elle ne tarde pas à sentir et à comprendre ce qui se passe. Soudain le passé se révèle.
Jadis, elle aussi a quitté cette même demeure pour suivre un homme qui l’a trahie, abandonnée. Laissera-t-elle cette jeune femme glisser vers le même abîme?
Elle intervient, elle rappelle à la mère qu’elle se doit à son enfant, elle lui montre les remords, les tristesses qui suivront l’acte qu’elle médite.
Ce soir-là, la jeune femme résiste à son amant, lui demande de remettre le départ au lendemain. Mais dans la nuit, la visiteuse a subi le rappel d’autres souvenirs. Il n’y a pas eu que de la tristesse et des déboires dans son amour. Elle a connu le feu de la passion, la seule raison que l’on possède de vivre. De quel droit veut-elle en priver celle qu’elle conseilla hier? Et aujourd’hui, elle plaise la thèse contraire et, affolée par le souvenir de l’amour, encourage une femme, qui ne le désire que trop, à quitter son foyer… Et la jeune femme va partir.

— Vos interprètes sont, n’est-ce pas, au nombre de cinq?

— Oui. L’inconnue est ma femme Ève Francis. Vous savez qu’au théâtre elle a créé diverses pièces. Les plus importants à mon avis, et au sien, sont L’Otage, L’Homme à la Rose, Natchalo. Au cinéma, elle a tourné La Fête Espagnole, Fièvre, El Dorado. Elle écrivit naguère de savoureuses chroniques qu’elle signait déjà du pseudonyme de “La Femme de Nulle Part”. Dans mon film, elle représente un même personnage à l’âge de vingt-cinq ans, puis de soixante-cinq ans, ce qui a constitué un effort intéressant et complexe de maquillage. L’autre principal interprète est Roger Karl qui joue le mari. C’est un excellent comédien. Il a paru avec succès dans L’Homme du Large, Le Coffret de Jade, L’Ombre Déchirée. C’est un poète, un auteur dramatique et un peintre de grand talent.
Viennent ensuite Gine Avril, qui joue la jeune femme. Cette charmante artiste a crée Les Trois Masques. Le jeune homme, c’est André Daven; l’autre jeune homme, Michel Duran. Un personnage de nurse est interprété par Noémi Scize. Enfin, la belle danseuse nue, Edmonde Guy, avait réalisé dans mon œuvre une magnifique création plastique. Mais j’ai bien peur que la censure ne consente pas à revenir sur la décision qu’elle a prise de couper ce passage.

Jean Frick

Max Linder: à Hollywood il faut se coucher de bonne heure

Max Linder dirigeant The Three Must-Get-Theres.
Max Linder à Hollywood dirigeant “The Three Must-Get-Theres”.

Paris, octobre 1922

C’est dans le bureau de MM. J. L. Croze et Lachouque, les éditeurs en Europe des derniers films de Max Linder que j’ai eu le grand plaisir de faire la connaissance di grand comique en chair et en os, revenu au pays natal après un exil volontaire de trois ans dans les régions d’outre-mer.

En présence de ses deux amis, Max Linder se livra au supplice de l’interview avec une bonne grâce parfaite. Il nous fit l’honneur de mimer spécialement pour nous des scènes qui auraient certainement amusé nos lecteurs, s’ils avaient pu être présents.

Max Linder parla d’abord de ses débuts chez Pathé, à l’époque où l’on tournait un film par jour. Sa première bande mesura 150 mètres tandis que ses dernières sont au moins dix fois plus longues.

Toujours fidèle à sa première maison, il y tournait encore quand la guerre éclata. Envoyé au front, il tomba presque aussitôt malade et passa trois ans dans les hôpitaux.

Pendant sa convalescence, il fit en 1917 un premier voyage en Amérique et s’émerveilla de la perfection technique dans les  studios, spécialement à Los Angeles, « la capitale du monde cinégraphique ».

— C’était donc avec l’espoir de travailler dans de meilleures conditions qu’en France fatiguée et retardée par quatre ans d’efforts suprêmes, que je suis revenu en 1919, en Amérique — dit Max Linder.
La première année fut très dure pour moi. Pensez! Sans savoir un mot d’anglais j’ai dû diriger la mise en scène, le travail de mes camarades etc., tout en jouant moi-même le rôle principal.
Sept ans de malheur fut pourtant achevé, et en m’attaquant à Soyez ma femme et ensuite à ma parodie sur Les Trois Mousquetaires j’ai appris suffisamment d’anglais pour que le travail fût moins compliqué.

— Vous aviez plusieurs français avec vous dans la parodie Les Trois Mousquetaires, je crois?

— Quelques-uns. Mais vous savez il n’y pas beaucoup de français là-bas. Je fais plusieurs matches dans le film avec un maître d’armes français qui s’est établi à Hollywood. En outre il y a un professeur de langues et un certain comte de Limour qui y habite pour son plaisir, ainsi que votre confrère Robert Florey, qui est chef de publicité chez Douglas Fairbanks.

— Est-ce qu’il y a beaucoup d’artistes américains qui parlent français?

— Mary Pickford parle très bien. Je n’en connais pas d’autres.

— Et Douglas?

Max Linder sourit:

— Oui, mais il dit toujours la même chose: « A tout à l’heure, mon vieux », et des phrases de ce genre.

— Comment jugez-vous la camaraderie entre artistes là-bas?

— Charmante! Tout à fait charmante! On a dit beaucoup de mal sur les artistes d’Hollywood. C’est faux. Naturellement comme dans toutes les corporations, il y a un mélange. Mais je vous dis: pour pouvoir e lever à 6 heures le matin (ce que font les artistes qui travaillent) il faut se coucher de bonne heure. Ensuite les femmes sont assez coquettes pour mener une vie saine et ordonnée. Leur beauté et leur fraîcheur perdues, leur carrière serait terminée.

— Vous êtes très bons amis avec Charlie Chaplin, n’est-ce pas?

— Ah! Charlie! En effet, c’est mon ami le plus intime. J’ai la plus grande estime et la plus grande admiration pour lui.

Max Linder s’émeut et devient tout à fait enthousiaste en parlant du « roi du rire ». Il saute sur ses pieds et, avec une ardeur rare chez un artiste qui parle d’un collègue, il reprend:

— Charlie est le plus grand cerveau de notre époque. Oui, à tous les points de vue! Je dis encore que le public ne saura jamais la vraie grandeur  de Charlie. Pour cela il faudrait le suivre au travail et le connaitre dans l’intimité. Certes, il n’a pu, dans son jeune âge, poursuivre régulièrement ses études, il est « self made »: l’homme qui s’est fait lui-même! Ce qui est bizarre, c’est qu’il lui manque le sens de certaines petites choses: Il a habité par exemple la même villa pendant trois ans et ne sait pas encore son numéro de téléphone!
Mais quel génie! Il y a trois ans que je le connais intimement et pour moi il s’est renouvelé tous les jours. Chaque fois que je l’ai vu, j’ai découvert un nouveau Charlie.
Il vous parle sur n’importe quel sujet pendant des heures. tenez, je me rappelle qu’à une petite fête chez moi on donna à Charlie un nouveau sujet de discours toutes les minutes, et qu’il parla pendant une heure sur soixante sujets tout à fait différents sans hésiter une seconde.
On lui demanda également de jouer un sketch. Toutes les lumières s’éteignirent aussitôt et voici ce qu’on vit: Le rideau au fond de la salle s’ouvre. D’abord on ne voit rien. Puis apparait la figure de Charlie toute blanche dans la lumière d’une bougie qu’il tient dans la main. Il a enlevé son smoking et son faux-col et la lumière se reflète sur sa chemise blanche. Sur la main tenant la bugie, il y a une tache de sang.
Il avance et on découvre dans la faible éclairage une forme étendue sous un drap blanc. Charlie regarde des deux côtes et lève un coin du drap découvrant la tête d’une femme morte. Elle a un collier autour du cou. Charlie avance une main pour prendre le collier, quand tout à coup on entend le cœur du cadavre battre dans le silence.
Charlie recule. Le cœur s’arrête de battre. Charlie avance encore, mais quand il touche le collier, le cœur recommence à battre. Pris d’une fureur sauvage il se jette sur le cadavre et l’étrangle sans que celui-ci ne bouge ou pousse un cri.
Il regarde à droite et à gauche et veut reprendre le collier. Le cœur recommence à battre!
Avec une expression indescriptible d’horreur et de peur, Charlie recule et tombe raide mort. La bougie s’éteint. L’obscurité règne à nouveau.
Ah ce Charlie! Une autre fois, il fait la danse  des claquettes avec les pieds et les mains et imite tous les trucs de music-hall comme s’il les avait pratiqués quotidiennement. J’avais engagé quelques professionnels pour distraire mes invités: ils étaient « épatés » come nous.

Max Linder fait vivre ses mots, par ses gestes et son jeu, de telle manière que nous demandons s’il ne pratique pas lui-même les trucs dans lesquels Charlie excelle.

— Et c’est toujours pareil. Chaque fois qu’on quitte Charlie, on se dit « Quel homme! Quel génie! »

— A parte cela, il est aussi très triste, dit-on?

— Oui, il lui faut un public. Quand il est seul il devient facilement morose. Et je le comprends. Lui, comme moi, nous faisons toujours nos scénarios nous-mêmes. Quand on a tourné un certain nombre de films on arrive  à un point où l’on s’arrête sans pouvoir continuer. On se sent épuisé, fini et on désespère. Et l’histoire, le scénario, c’est le principal! Si le thème est idiot, le meilleur acteur du monde ne peut en faire un bon film. Combien de fois n’ai-je pas souffert, en tournant mes 400 films, d’une histoire  stupide — et dont j’étais l’auteur! (Vous voyez d’ici les yeux  de Max!) On n’est pas tous Molière — ou Sacha Guitry.
Un matin j’ai trouvé Charlie en train de se raser. (Max imite les gestes) Il était d’une humeur excellente. Il avait trouvé une idée pour un film. « Ecoutez, Max! dit-il, j’entre comme ça, je tombe là… etc. Qu’est-ce que vous en dites? » J’ai trouvé l’idée épatante.
Quelques semaines plus tard, je rencontre Charlie dans un restaurant. Il était triste à mourir. « Ça ne va pas, old boy? » je lui fais. Comment va votre film? « Ça ne va pas du tout. L’histoire est impossible, idiote. Et je ne trouve pas de dénouement! ».
Je m’installe à côte de lui: « Ecoutez, Charlie, vous avez vu mon dernier film. Vous avez vu mes gags . Vous me connaissez, je vous connais. Eh bien, laissez-moi vous aider à trouver un fin! » « Non! répond Charlie (Max donne un coup de poing sur la table pour l’imiter), je veux trouver la fin moi-même! »
Voilà l’homme qui ne sera reconnu à sa juste valeur qu’après sa mort!

Max Linder s’assoit encore tout chaud de son enthousiasme emporté. Il n’a pas du tout épuisé  le sujet, c’est évident. Mais l’heure avance — pour lui, pas pour ses auditeurs. Que de rendez-vous, et d’affaires, n’oublierait-on pas pour entendre max Linder s’enflammer au sujet de son illustre rival américain, qui pourtant a déclaré que Max avait été son vrai professeur dans l’art de, faire rire.

— Qu’est-ce que vous pensez des autres comiques américains?

— Il n’y en a pas un qui puisse être nommé en même temps que Charlie.
Buster Keaton est peut-être le meilleur d’entre eaux. Il a progressé beaucoup. J’aime bien aussi les films de Harold Lloyd. Vous me comprenez? Les films de Lloyd! Pas Lloyd lui-même. Comme Charlie fait ses films, ce sont les films qui font Lloyd, dont les scénarios sont élaborés et mis au point d’une manière parfaite.

— Et les comiques françaises?

— Je n’ai pas vu un film français pendant trois ans. Ils ne vont pas en Amérique, où on ne les aime pas. Je crois qu’on y a vendu quatre films français en tout pendant les sept dernières années et pas un n’est passé dans les grands cinémas de Los Angeles.

— Vos films, comment ont-ils été reçus?

— Pas mal. Mais on les considère comme des films français, ce qui m’a fait beaucoup de tort vis-à-vis de certains propriétaires de cinémas: ce sont les germano-américains, c’est-à-dire ceux qui se disaient américains, mais qui étaient en esprit  plus allemands  que les allemands eux-mêmes. Car, notez bien, les vrais allemands étaient toujours très gentils. Mais les autres ont coupé et maltraité mes films d’une façon inouïe, comme s’ils espéraient prendre une revanche sur la France par ce moyen!

— Vos projects?

— Je ne les connais pas. C’est bien vrai, je ne sais rien. Je sui venu pour lancer mes films ici et j’espère pouvoir y rester pour travailler. Je suis bien français vous savez, et j’aime mon patelin. Je souhaite sincèrement trouver ici un studio, des associés, des collaborateurs — enfin tout ce qu’il faut pour travailler. Sans cela, il faudra que je retourne en Amérique.

Ture Dahlin

Rudy Valentino’s Artistic Soul

Rudy Valentino, photograph James Abbe
Rudy Valentino, photograph James Abbe

Star Declares Productions Do Not Live Up to His Ambitions — It Is Rumored However That Salary Is Big Issue in Present Difficulties

NEW YORK, September 5. — Rodolph Valentino’s artistic soul has been jarred. The jolt, he declares, was delivered by the way “Blood and Sand” — one of the greatest box office attractions ever known on Broadway — was handled by Famous Players-Lasky Corporation.

But be it known to all and sundry, declares the young man whose pulchritudinous charms bring sighs of admiration from the lowermost depths of the hearts of feminine screen fans, box office values mean nothing to him. Money is nothing. Artistry is the thing. So there.

Not Interested in Box Office Value Says Star

Says Valentino in the only interview he has deigned to relieve himself of: “I have been dissatisfied with the photography, management and direction — the handling of all my films. They do not live up to my artistic ambitions. I am not interested in their box office value, but only from the artistic viewpoint.”

So there again. It is rumored in motion picture vehicles that the realization that his artistic temperament had been bumped came to Rodolph while he was studying arithmetic on a small slip of paper bearing the Famous Player-Lasky signature and representing his weekly emolument. With a star of lesser magnitude that little slip would be called the pay check.

The Trouble Starts

It is also rumored that the wallop to the artistic sense would have been greatly assuaged had the star been able to study higher mathematics on the emolument certificate. So taking it by and large Rodolph decided it was high time for him to trek East and start trouble. So he came and started it, and already a whole flock of attorneys are trying to unscramble what “Rudy” started.

The first flirt of the scramble was the filing of a notice by Valentino through his attorney upon Famous Players that he was dissatisfied and desired to be loosed from his contract. In other words he didn’t like the way his job was being handled and proposed to close the act.

Elek John Ludvigh, general counselor and treasurer of Famous Players, after a couple of conferences with Valentino’s attorney, in an effort to effect an amicable settlement, decided to at once bring suit against the lover of the screen to compel him to fulfill his contract. The papers being prepared in the case also seek to enjoin Valentino from working for anyone else during the period of his contract with Famous Players.

The law firm of Guggenheimer, Untermeyer and Marshall have been engaged by Mr. Ludvigh to institute the suit which will be commenced within a few days. The matter was brought to the attention of Will H. Hays by a letter from the law firm. Valentino’s attorney has also sought the intervention of Mr. Hays. The latter, however, holds that the matter is not within his province and has only taken cognizance of the affair by acknowledging the letters and forwarding them as requested.

Sends Letter to Hays

Following is the letter sent to Mr. Hays by Guggenheimer, Untermeyer and Marshall, copies of which were mailed from the Hays office to all members of the Motion Picture Producers & Distributors Association:

« We address you as president of the Motion Picture Producers and Distributors of America, Inc. We have been retained by Famous Players-Lasky Corporation to bring suit against one Rodolph Valentino, a motion picture actor, to restrain him from violating his agreement to perform exclusively in motion pictures for the Famous Players-Lasky Corporation, for a period which, including renewal options, has about two and one-half years to run. We are ready to disclose to you the terms of the contract should you desire further information regarding it.

Pending the hearing of an application which we are preparing for an injunction pendente lite, it is important that no producer shall enter into a contract with Valentino, in ignorance of the rights and claims of our client.

In order that the facts may be brought to the attention of the industry, will you be good enough to communicate promptly with all producers and distributors who are members of your organization, acquainting them with our client’s claims in the premises? You will thereby render a distinct public service by preventing others from becoming involved in this litigation and at the same time will accord proper protection to ‘our client, who is a member of your organization, against the consequences of what we regard as a threatened breach of contract ».

Valentino Makes Appeal

The following letter was received at the Hays office from Arthur Butler Graham, attorney for Valentino:

« My attention has been called to a letter sent you today by Messrs. Guggenheimer, Untermyer and Marshall, who state that they have been retained by Famous Players-Lasky Corporation to bring suit against one Rodolph Valentino, a motion picture actor, to restrain him from violating his agreement to perform exclusively in motion pictures for Famous Players-Lasky Corporation, and requesting that you communicate promptly with all producers and distributors who are members of your organization, acquainting them with the claims of their client in the premises. You are assured by them that you will thereby render a distinct service by preventing others from becoming involved in the litigation and at the same time will afford proper protection to Famous Players-Lasky Corporation, who is a member of your organization, of the consequences of what the writers regard as a threatened breach of the contract.

Notwithstanding that you are president of the Motion Picture Producers and Disributors of America, Inc., and perhaps do not ostensibly represent the stars, directors and others who are an important part of the production of pictures, I have followed with interest and admiration your sincere efforts for the good of the motion picture industry as a whole and your growing conception of its mission and of its importance as a contribution to our times.

For the foregoing reason I feel sure that while you would be willing to heed the request of counsel for Famous Players-Lasky Corporation to afford proper protection to their client, you will also stand firmly for a proper protection for any artist sincerely devoted to his work, against violation of contract, oppression of himself or suppression of his talents.

I realize that not even the great power and far-reaching influence of Famous Players-Lasky Corporation will affect your judgment or your action, and I am writing you for the sole purpose of conveying to you Mr Valentino’s assurance of the justice of his cause and to ask you to withhold any action until the court has rendered its decision ».

(Exhibitors Herald, September 16 1922)